• Chapitre XV

    Ah, mais quel merdier... Entre Cyd, qui commence à lancer une chasse aux Lames, et Ill' qui lui envoi ses hommes en pature... ça va pas tarder à éclater d'un coté ou de l'autre.

     

    Raël était adossé à un rocher. Il soupira longuement en laissant échapper un juron, et Mélinas, qui se tenait vautré sur ce même rocher, lui demanda:

    Des problèmes de Lames ?

    Ouais, horrible, I arrête pas de me tanner pour que  je tire le plus d'info poss... répondit l'autre.

    Dis-moi que je n'ai pas dit ça et que tu n'as rien entendu...

    Noooon, dit-elle sur un ton ironique,  j'ai rien entendu.

     

    Il poussa un imperceptible gémissement.

     

    Tu es consciente que je vais devoir t’empêcher de parler, de quelconque façon... dit-il sur un ton monocorde.

     

    Un blanc s'installa, elle savait très bien qu'il ne plaisantait pas lorsqu'il prenait ce ton là. Cela faisait des semaines qu'il l’entraînait et, tout deux, avait plus ou moins apprit à se connaître l'un et l'autre. Néanmoins, la tension était palpable, puis Mélinas, d'un air sûr, brisa le silence :

     

    Bah... Tu le fera pas...

     

    Raël leva la tête vers elle avec un air interrogateur.

     

    ça ne te rapportera rien de bon, continua-t-elle, si tu me tues tu sera forcément soupçonné et vu l'ambiance... Se sera pire que là.

     

    Pas conne, la gamine...

     

    D'un autre coté... J'ai jamais dit que j'allais te dénoncer.

      Pardon... ?

    Sans rire ! Je n'ai aucun parti prix, je préfère vous regarder vous entre défoncer... C'est moins douloureux... Même si mon soutien va plutôt vers les moins violents. Mais promit, je serais muette comme une tombe. En plus, je peux te couvrir si t'as quelques problèmes !

    ─  Tu sais  que ça ne dépends pas de moi... Mon chef, enfin, I, risque de ne pas apprécier.

    ─  Alors, débrouille-toi pour ne pas arriver au pire des cas. En plus, si j'y passe, je pense que t'y passe aussi. Se faire choper par l'Imbécile de l'île en titre... ça mérite carrément la peine de mort.

     

    M'en parle pas. Mon amour propre aussi s'est payé la peine capitale.

     

    Ouais, je sais ça ! Bien, on va terminer prématurément la scéance. Je vais quelque part, toi, tu restes dispo jusqu'à nouvel ordre, enfin, jusqu'à ce que je t'informe de notre sort. Et faudra que tu me dises comment t'as fait...

    ─ Oui, chef ! Dit-elle, en se redressant,  à tout à l'heure, alors.

    ─  C'est ça...

     

    Raël partit d'un pas pressé vers l'amphithéâtre, en évitant soigneusement Cyd, Enola ou encore Barron, de peur de devoir raconter un énième bobard (déjà qu'il a dû mal à improviser, alors un mensonge...). Arriver là-bas, il attendit de reprendre son souffle avant de pénétrer dans le couloir. Pendant ce court moment, il priât la déesse qu'Ill' se soit absenté ou mieux parti pour un looooooong moment. Sa micro-prière fût presque exaucé, Ill' ne se trouvait pas à la base mais y réapparut 5 minutes après Raël.

     

    ─ Tiens donc, Raël. Dit l'éliatrope aux cheveux noirs, T'as pas ta corvée à faire aujourd'hui.. ?

    ─ Bin, si mais c'est ma corvée qui m'a poussé à venir.

     

    I le regarda droit dans les yeux. Il avait retenu sa respiration un court instant avant d'expirer longuement en disant :

    ─ Bien... Je t'écoute.

    ─  En fait, Mélinas, par je ne sais quel moyen, à découvert ce que je faisais vraiment.

    ─ D'accords, et qu'est-ce que tu proposes pour la suite des événements ?

    ─ Heum, pas grand chose...

    ─ Tu veux que j'envoie quelqu'un finir le travail, je comprendrais, je sais que tu n'aimes pas faire ceci...

    ─ Euh, non. Je crois pas que se soit la peine. On a un peu discuter et, elle a assuré qu'elle ne fera rien.

    ─ Très bien, dit Ill', T'es assez grand pour gérer ça ! Mais fais gaffe, au moindre pépin, vous êtes tous les deux fini...

    ─  Message reçut... répondit Raël en se dirigeant vers la sortie. Salut alors...

     

    Il retourna voir Mélinas pour lui annoncer leur actuelle situation.

     

    ─ Oh, bah ça va, on s'en tire bien, dit-elle en poussant un soupir de soulagement.

    ─ Façon tout te va, à toi... Bref ! Comment t'as fait ?

    ─ Pour ?

    ─ A ton avis, gourdasse !

    ─ A ça... à l'odeur.

    ─... C'est une blague.. ? Dit Raël, avec un air entre l'irritation et l'amusement.

     

    Néanmoins, en voyant son « élève » garder son air sérieux, il comprit que cela n'avait rien d'une plaisanterie, et leva les yeux au ciel.

     

    ─Ayayaaaaaah, dit-il en soupirant.

    ─ Un problème ? Demanda-t-elle.

    ─ En fait, je me demandais ce qui était pire : réaliser que tu étais plus proche d'un chienchien, qu'un éliatrope, ou... Réaliser que tu as quand bien même tu as une cervelle et que tu sais t'en servir que pour des trucs... complètement inapproprié.

    ─ Meuh ! C'est pas gentil !

    ─ Bon, sinon, d'oû à l'odeur ?

    ─ Je dirais pas que tu pues le cyanure et le souffre. Mais que y'a quand même une trace.

    ─Ok, et donc ?

    ─ Donc, comme toutes les Lames que j'ai pu rencontrer et affronté. Mais je doute que ça est été des membres important de vot' groupe.

    Tu m'étonnes, sinon tu serais pas là...

    ─Bien, il va falloir que je t'offre un collier, hein ? Petit chienchein...

    ─ Va te faire voir, cap'taine sourire.

     

    Pour qui elle se prend celle-là... Sale môme.

     

    ─  Bon, ceci clôt cette journée,  dit finalement Raël, J'ai autre chose à faire.

    ─ Comment ça... ?

    ─  C'est pas tes oignons, à demain...

     

    Il partit d'un pas pressé au bar, où devait l'attendre Annya et Kannoh. Il demanda au barman, ils n'étaient pas encore arrivés. Alors, il s'installa à leur habituelle table, commanda sa boisson favorite et attendit l'arrivée de ses deux amis. Il attendit quelques dizaines de minutes avant qu'Annya arrive, seule. Lorsqu'elle vit Raël, seul aussi, elle lui demanda où était Kannoh.

     

    ─ Hein ? J'aurais juré qu'il était avec toi, Ann',  répondit Raël aussi étonné que son ami.

    ─ Je ne l'ai pas vu une fois aujourd'hui. Je suis inquiète.

    ─ Hmmm... Je crois que je sais pourquoi... vaguement.

     

    Annya le regarda d'un air inquiet. Raël la rassura aussitôt. Elle commençait à se demander ce que faisait les deux garçons. Annya était habitué à ce que Raël soit secret, mais pas Kannoh. Une mauvaise ambiance s'était installée.

     

    ─ Ecoute, dit Annya, je me fiche de savoir ce que vous faites, mais ça commence à m'inquiéter... T'es un grand garçon, tu sais te débrouillé mais... Kann', il est encore... jeune et naïf. Enfin, tu le connais !

    ─ Eh beh... La confiance règne.

    ─ Un peu, oui... je sais que s'est un peu ingrat mais est-ce... est-ce que tu pourrais garder un œil sur Kannoh.

     

    Raël la regarda d'un air amusé ;

     

    ─ Mais oui.

    ─ Promets le moi, Raël !

    ─ Promis, promis ! Mais, te mets pas dans cet état, là.

     

    La jeune fille semblait soulagée, ils passèrent tous les deux à attendre leur ami. Mais il n'arriva pas. Après avoir rassuré Annya, Raël partit derechef au QG d’un pas pressé. Lorsqu’il pénétra dans la grande salle, il fût étonné de voir que beaucoup de Lames étaient présente et nota aussi la présence de nombreux membres secondaires du groupe. Il demanda à Aelred et Elred, après leur tentative d’assassinat raté, s’ils n’avaient pas vu Kannoh.

     

    ─ Baaah, non…

    ─ On l’a pas vu.

    ─ Merde… Bon, merci quand même, les garçons.

    ─ Un problème, Raël ?

    ─ Ill’, tu n’aurais pas vu Kannoh ?

    ─Euh, répondit l’interressé,  Je l’ai envoyé en mission… Avec Neven…

    ─ Quoa ?! Depuis combien de temps ?

    ─ Hier… En tant qu’éclaireur… Il risque rien.

    ─ C’est pas ça le problème ! C’est Neven ! Ce type est malade, il…

    ─ C’est pas bien de cracher sur les gens comme ça, dit une voix provenant de l’entrée.

     

    Raël se tourna et vit Neven en train d’avancer et essuyant un des ses ciseaux avec un bout de tisus.

     

    ─ Où est Kannoh ? dit Raël sur un ton dur.

    ─ Ohlala, tout de suite… Il arrive, il est encore dans le couloir.

     

    Raël s’y précipita, et entendit Neven pouffer lorsqu’ils se croisèrent. Dans le couloir il aperçut son ami, adosser à la parodie, un peu pâle.

     

    ─ Kannoh ! Ça va pas ? demanda-t-il un brin inquiet.

    ─ Si, si tout va bien… Je… ça va bien.

     

    L’autre le regarda plus attentivement, visiblement peu convaincu de la réponse. Il remarqua que le blondinet avant la main complètement ensanglanté, exigea des explications, mais l’autre refusa de lui en donner en disant qu’il avait promit à XII de ne rien dire. Raël se précipita sur le rouquin.

     

    ─ Bon, sale maniaque des ciseaux, dit-il au bord de la crise de nerfs, Qu’est-ce que t’as fichus ?!

    ─ Mais presque rien, répondit l’autre en rigolant, J’ai juste voulut secouer les puces du faible qu’il est.

     

    Chapitre XV

    Chapitre XV

    Chapitre XV


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :